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Thierry Bouchard à l’épreuve de la patience…

Cette Route du Rhum ne ressemble vraiment à aucune autre. Il semblerait que chaque édition soit unique… Et celle-ci est particulièrement corsée, comme l’ont expliqué tous les skippers de Multi50 à leur arrivée. Thierry Bouchard est parmi les plus touchés. Une première semaine dantesque, par le nord ; une escale qui retarde son arrivée sur le boulevard des alizés qui, depuis, s’avèrent très instables ; enfin, une multitude de galères, grandes ou petites, qui devraient le freiner jusqu’à l’arrivée.

RDR 19 nov 2018

Le point avec son routeur, Xavier Macaire : « la situation est un peu délicate et n’est pas celle que l’on attendait. Thierry ne peut plus utiliser son petit gennaker*. S’il a un vent de 18/20 nœuds, il navigue sous grand gennaker. Si le vent passe au dessus de 20/22 nœuds, il est désormais contraint de naviguer sous solent, une voile beaucoup moins performante que le petit gennaker, au portant. Il va donc beaucoup moins vite. »

L’alizé est instable et porteur de grains aussi violents que soudains. Au-delà de la performance, le skipper de Ciela Village doit gérer ces grains pour ne pas se mettre en danger et risquer le chavirage. « La nuit, nous avons convenu que Thierry serait sous solent. Dans le noir, il ne voit pas arriver les grains et c’est beaucoup trop risqué de porter le grand gennaker sous un grain à 30 nœuds. Dans la journée, il va s’adapter, passer d’une voile à l’autre selon les grains qu’il voit arriver. »

ETA** jeudi

Si Thierry pouvait utiliser son bateau à 100% du potentiel, on aurait aujourd’hui une idée assez précise de son arrivée car Xavier travaille avec les « polaires » du bateau. Il s’agit des données accumulées depuis un an, qui lui permettent de savoir qu’avec tel angle de vent et telle force, le bateau marche à x nœuds. « Aujourd’hui, avec un bateau à 100%, on serait sur une arrivée à la Tête à l’anglais jeudi prochain avant le lever du jour. Considérant qu’il lui manque une voile importante, il convient d’ajouter au moins une demi-journée, voire davantage. »
Ensuite il faudra contourner la Guadeloupe et ce sera la loterie. De jour, Thierry pourrait franchir la ligne d’arrivée 5 heures après avoir passé la Tête à l’anglais, au nord de la Guadeloupe. De nuit, la côte sous le vent est un vaste miroir sur lequel les bateaux restent posés des heures entières.
On n’en est pas encore là…

*Le petit gennaker est une voile intermédiaire qui permet de naviguer rapidement dans le vent soutenu, au portant. La drisse serait coincée, en haut, et ne permet plus de dérouler cette voile. Le diagnostic est difficile à faire car il faudrait monter dans le mât avec quelques outils. Les conditions actuelles ne le permettent pas.

**ETA : Estimated Time of Arrival

Première vidéo de Thierry...Ça glisse enfin sous les alizés

C’est officiel ! Thierry Bouchard est désormais sur l’autoroute de Guadeloupe, porté par un alizé assez stable. Le chavirage de son ami Lalou Roucayrol l’a beaucoup touché et chaque Multi50 a naturellement appuyé sur la pédale de frein dans l’heure qui a suivi cette annonce.

Le compétiteur doit petit à petit se faire à l’idée qu’il n’y a plus vraiment de match entre le peloton et lui et se souvenir que son objectif premier était bien d’aller au bout de cette course et de lui-même.
Thierry, seul « amateur » en Multi50, faut-il le rappeler, est en passe de réaliser un tour de force sur l’un des bateaux réputés les plus vulnérables sur une Route du Rhum.

RDR 15 nov 2018

« Me voilà dans l'Alizé, ça glisse et j'essaie de bien faire marcher le bateau. Je m'occupe à doubler les petits voisins, depuis que j'ai perdu mes amis.

Tout va bien à bord, depuis que la chaleur est revenue et que l'eau et l'humidité ont disparu. Effectivement je pense que les trombes d'eau que j'ai prises en sortant de Lisbonne ont largement contribué à tous mes malheurs d'électronique. Mais c’est bon je n’ai plus de problème avec le pilote.
Maintenant j'essaie de tirer les meilleurs bords. Je ne prends pas de risques la nuit car je ne vois pas les grains arriver tandis que dans la journée j'attaque un peu plus.

Je suis heureux d'avoir trouvé la ressource pour renvoyer le grand gennaker après le « cocotier ». Je ne pensais pas que seul c'était possible tellement les efforts sont intenses, ne serait-ce que pour le remettre sur le pont. Et finalement aujourd’hui l'électronique a séché et le bateau s'est remis dans le sens de la marche ...

Merci à tous pour votre soutien

Thierry »

Thierry Bouchard sur la longue route

Reparti de Cascaïs au Portugal dimanche matin, le Multi50 Ciela Village a enfin touché les alizés et descend à l’ouest des Canaries pour aller chercher davantage de pression. Après quelques acrobaties la nuit dernière, Thierry Bouchard est désormais sur la longue route qui le conduit jusqu’en Guadeloupe.

RDR 13 nov 2018Coucher de soleil à Madère

Dès qu’il aura débordé les iles Canaries, la prochaine terre en vue pour Thierry sera bien la Guadeloupe. La nuit dernière, le skipper méditerranéen a du se livrer à quelques acrobaties pour venir à bout d’un nœud dans son grand gennaker. Lors d’un empannage incontrôlé sous pilote, une partie de cette grande voile d’avant s’est glonflée sur l’autre bord, formant une poche qui s’est enroulée sur elle-même, formant un « cocotier ». Ce n’est qu’au petit jour, après avoir réussi à affaler sa voile, que Thierry a pu remettre tout en ordre et hisser à nouveau cette voile si précieuse dans les alizés.

Plein ouest dès demain soir

Le vent souffle désormais de nord-est, 20 nœuds. Thierry descendra autant qu’il peut jusqu’à demain soir pour éviter une dorsale, synonyme de vents faibles. Il doit passer dessous puis remettre de l’ouest dans son cap à partir de mercredi soir. Dès samedi, le vent devrait forcir un peu et pousser Ciela Village vers la Guadeloupe où une arrivée est prévue en milieu de semaine prochaine.

Hier, Thierry a pu communiquer avec les élèves d’une classe de troisième du Collège Don Bosco de Saint-Cyr-sur-Mer. Avant le départ, il était allé leur raconter son projet. Depuis, les élèves le suivent assidument sur une carte, et visiblement touchés par toutes ses aventures de la semaine passée, ils avaient préparé une quarantaine de questions !
Un moment partagé, aussi riche pour les élèves que pour le skipper qui a pu rompre sa solitude quelques minutes avant que le devoir l’appelle sur le pont…

RDR 13 nov 2018 2
Les élèves du Collège Don Bosco en conversation avec Thierry par téléphone satellite.

Le Multi50 Ciela Village a quitté Cascaïs ce matin

« J’irai au bout ! Je suis encore en course »

Thierry Bouchard a repris la mer ce matin vers 11 h dès qu’une fenêtre météo favorable s’est ouverte à l’entrée du port de Cascaïs. Il va devoir « tricoter » pour passer un petit front avant de mettre cap au sud vers Madère. Le navigateur méditerranéen pourra alors attraper les alizés. Thierry part avec un retard important sur ses concurrents dont certains ont également fait des escales, aux Açores notamment. Mais la course n’est pas terminée : « J’irai au bout ! ».

Juste avant de larguer les amarres, sous une pluie battante, Thierry nous a confié son sentiment avant de repartir en course.

RDR 11 nov 2018

Avarie sur la têtière de grand-voile

Escale à Lisbonne demain soir

Le Multi50 Ciela Village a subi une nouvelle avarie la nuit dernière, contraignant son skipper, Thierry Bouchard, à faire escale à Lisbonne, au Portugal, qu’il devrait atteindre demain vendredi dans la soirée.

RDR 08 nov 2018

Actuellement, Thierry ne peut plus utiliser sa grand-voile et c’est donc sous voile d’avant seule qu’il navigue. Il est en contact permanent avec son routeur et son équipe technique qui sera à Lisbonne demain dans la journée pour tenter de réparer l’avarie.

Objectif : repartir dimanche

C’est un coup dur pour Thierry qui avait déjà passé la journée de mercredi à bricoler avant de repartir à l’attaque. Toujours en course et très motivé pour aller – enfin ! – tutoyer les alizés, il pourrait repartir dans le week-end, cap à l’ouest.

Joint par téléphone aujourd’hui, il raconte sa nuit :

« J’étais sous 2 ris dans la grand-voile et ORC (petite voile d’avant). J’ai pris un grain de grêle très violent. Il était tourbillonnant et le pilote automatique a suivi l’angle du vent. Le bateau a violemment empanné (la grand-voile est passée de l’autre côté du bateau d’un coup sec) et la grand voile est tombée sur le pont. J’ai vu que le chariot de têtière qui retient la grand-voile le long du mât et permet de la hisser était arraché. Il n’y avait plus rien à faire…
J’ai renvoyé la trinquette et j’ai imaginé m’arrêter à Vigo. Mais des vents très violents sont attendus au Cap Finisterre demain donc ce sera Lisbonne. Je serai plus proche des alizés… »

A la déception de l’avarie s’ajoute un manque de sommeil et des conditions de vie à bord plutôt rugueuses.

« Les conditions sont pourries depuis lundi. Je suis un dur au mal mais vraiment, j’en bave. J’envie Lalou et Armel d’être au chaud. Depuis le départ, je n’ai pu me préparer qu’un seul plat lyophilisé. Je l’ai mis dans un bol et au moment de commencer à manger, tout est tombé dans le bateau ! Donc j’ai mangé un demi plat. Le reste du temps je me nourris de barres de céréales. J’ai une gourde étanche dans laquelle je peux me faire une soupe chaude sans qu’elle se renverse. Hier j’ai failli cabaner ! J’étais sous la casquette et le vent est monté très fort en quelques secondes. J’ai eu l’impression que le mât était déjà à l’horizontal. J’ai sauté sur les écoutes et j’ai tout largué. Le bateau est retombé. »

Le Multi50 Ciela Village fait actuellement route vers Lisbonne a la vitesse correcte de 12 nœuds. L’équipe technique prendra en charge le bateau dès son arrivée au port de Lisbonne et permettra à Thierry de se reposer. Si l’avarie est réparable, il pourrait repartir dès dimanche. Et là, les cartes postales ne seront plus tout à fait les mêmes…

RDR 08 nov 2018bis