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Ciela Village deuxième de la Transat Québec Saint-Malo en Multi50 .« Nous sommes heureux mais complètement épuisés !!! »

Arrivée Multi50 Ciela Village TQSM 2016

 

Il fallait y croire… Ciela Village prend la deuxième place de la Transat Québec Saint-Malo en Multi50, au terme d’un match haletant jusqu’à la ligne d’arrivée. Thierry Bouchard, Oliver Krauss et Alan Pennaneac’h ont puisé dans leurs réserves dès les premières heures de course et n’auront pas connu un seul moment de répit jusqu’à l’arrivée, 9 jours plus tard. Au passage, Ciela Village aura été le plus rapide de la flotte sur 24 h avec 524 milles parcourus le 16 juillet.

 

5 h 30 du matin. Le jour peine à se lever sur Saint-Malo. Au loin, deux silhouettes. Celle de Ciela Village et de La French Tech Rennes Saint-Malo. Le match est tendu et l’issue très incertaine. Ciela Village est parvenu à faire un break de 40 milles en début de soirée. Quelques heures plus tard, il n’a plus que 8 milles d’avance… alors qu’ils viennent de parcourir 2900 milles depuis Québec. Les vents instables jouent avec les nerfs des deux équipages qui peuvent prétendre à une deuxième place. Arkema (Lalou Roucayrol) a franchi la ligne 1 h 30 plus tôt en vainqueur. C’est finalement Ciela Village qui remporte le duel en devançant le troisième de huit minutes seulement.

« On était cramé six heures après le départ ! »

Episode 1 : Une entrée en matière plutôt rude, où le trio a du enchainer les manoeuvres et composer avec un vent capricieux, des courants, des bancs de sable ou des baleines. Le trimaran perd quatre heures dans une zone sans vent. Puis repart. C’est sur un seul bord que Ciela Village aura traversée l’Atlantique, sans jamais faire un virement.« C’était dur. Depuis le début. Nous sommes partis en équipage réduit, à trois, parce que ce bateau est vraiment peu habitable. Mais six heures après le départ de Québec, on avait enchainé 50 virements de bords. On était déjà cramés et tout restait à faire », raconte Alan Pennaneac’h

L’Atlantique sur un seul bord

 

Episode 2 : Ciela Village sort troisième du Saint-Laurent. A Saint-Pierre et Miquelon, le trimaran se cale tribord amure et traverse l’Atlantique sur un seul bord jusqu’en Irlande. A mi parcours, les compteurs s’affolent et Ciela Village parcourt jusqu’à 524 milles sur 24 heures !!! Il est alors le plus rapide de la flotte. «  Mais on n’a pas tenté d’option, simplement parce qu’il n’y en avait pas ». Le pilote automatique, défaillant suite à une panne électronique, fait cruellement défaut. Les trois équipiers doivent barrer 8 heure par jour chacun. 

« Dans notre rétroviseur, sur la ligne d’arrivée »

 

Episode 3 : La Manche s’annonce difficile, baignée de vents faibles et instables. Ciela Village doit tenter une option pour bouleverser le classement. Thierry Bouchard et ses équipiers choisissent d’aller tutoyer les côtes anglaises, pour ne pas subir le courant contraire et pour chercher un peu de vent. « On est passé tellement près de la côte que l’on voyait les gens sur la plage qui nous faisaient des signes ! », raconte Oliver.

L’atterrissage sur Saint-Malo ne se montre pas plus facile que l’entrée en Manche. Les vitesses des bateaux varient de 3 à 20 noeuds entre deux classements… « A l’arrivée on pensait avoir fait le break et non, on l’a découvert (La French Tech Rennes Saint-Malo) dans notre rétroviseur sur la ligne d’arrivée ! Les deux dernières nuits ont été très dures, mais c’est là que nous avons rattrapé notre retard. On était tellement fatigués que l’on faisait des quarts d’une heure », témoigne Thierry Bouchard. La ligne est franchie, les trois hommes sont heureux mais un peu hagards et bouche bée. Ils ont faim aussi…

« Ce sont les hommes qui font la différence »

 

« C’était une très belle course et je suis content que tous ces bateaux, d’architectes et de conception différents arrivent ensemble. Aujourd’hui, celui qui gagne c’est le plus rapide, c’est Arkema. Il va vraiment plus vite que nous. Parfois, il nous prenait 4 milles en trois heures… Mais ça ne suffit pas. Il fallait ne pas faire d’erreur. Ce sont les hommes qui font la différence », analyse Thierry Bouchard. Alors forcément, le trio de compétiteurs, dont c’était seulement la deuxième épreuve en Multi50, n’a pas dit son dernier mot. Leurs deux handicaps majeurs sur cette course ont été l’absence de Code Zero (type de voile d’avant pour le près et le travers dans moins de 10 noeuds de vent) et la panne électronique les privant de pilote dès le 2ème jour de course. « Nous devons travailler sur les voiles. Il faut repenser le gennaker et le Code zéro (deux grandes voiles d’avant, ndlr). On doit pouvoir optimiser cela », réfléchit Alan, lui-même voilier… « Nous avons aussi du travail à faire sur l’électronique. Nous avons eu des soucis récurrents et nous ne connaissions pas assez bien notre installation ».

Thierry, Oliver et Alan vont prendre quelques temps de repos avant de s’attaquer aux nouvelles optimisations.